Entre monographies, catalogues d’expositions, explorations architecturales, de la galerie de portraits aux immersions profondes dans le paysage, la rédaction de Boombartstic Art Magazine a sélectionné pour vous seize ouvrages d’exception. Une odyssée visuelle à glisser sous le sapin ou à s’offrir en janvier pour prolonger la magie des fêtes et commencer l’année 2026 sous le signe de l’excellence et de la beauté.

À l’heure du tout-numérique, l’objet-livre n’a jamais semblé aussi précieux, charnel et nécessaire. Pour cette sélection exclusive, nous avons exploré les fonds des plus prestigieuses maisons d’édition afin d’en extraire seize trésors : seize « pépites » qui, par leur audace intellectuelle ou leur perfection esthétique, s’imposent comme les indispensables de l’année. Du clair-obscur mystique de Georges de La Tour aux envolées modernes de Zao Wou-Ki, de l’élégance feutrée du Bruxelles Art Déco à la force brute de l’anatomie selon Michel-Ange, ce palmarès est une invitation au voyage immobile. Que vous soyez collectionneur de catalogues raisonnés ou amoureux de beaux papiers, découvrez notre panorama de l’excellence éditoriale — une célébration de l’art sous toutes ses formes, à feuilleter sans modération.

 

 

La Peinture nordique, Éditions Citadelles & Mazenod

Un frisson venu du Nord, une lumière bleutée qui perce le silence d’une bibliothèque… Ce Coup de Cœur des éditions Citadelles & Mazenod est de ceux-là. Véritable expédition immobile, l’ouvrage de Katharina Alsen et Annika Landmann nous transporte bien au-delà des frontières classiques, explorant les confins des îles Féroé, de l’Islande et de l’Allemagne du Nord. À travers neuf chapitres thématiques, on y découvre une modernité vibrante, où l’intimité domestique devient une catégorie esthétique à part entière.

Les figures de proue comme Helene Schjerfbeck, Akseli Gallen-Kallela ou Peder Severin Krøyer n’y sont pas seulement exposées ; elles y sont racontées dans un dialogue fascinant avec l’impressionnisme européen.

L’ouvrage dépasse la simple contemplation pour sonder l’âme de cette peinture : celle d’une tension constante entre une nature sauvage, indomptable, et la chaleur du foyer. Des paysages aériens de Jógvan Waagstein aux mondes enchantés du mythe, les autrices décryptent comment ces peintres ont su capturer l’invisible — le vent, le froid, le silence — pour en faire une matière picturale radicale. On y comprend que le ‘Nord’ n’est pas seulement un point géographique, mais une expérience de la solitude et de la lumière qui a préfiguré, avec une audace méconnue, les révolutions artistiques du XXe siècle.

Se plonger dans ce volume magistral de 304 pages, c’est s’offrir une fenêtre permanente sur l’infini blanc et les clairs-obscurs boréals. La qualité iconographique y est exceptionnelle : les 250 illustrations profitent d’un rendu chromatique qui rend chaque coup de pinceau presque tangible. C’est le cadeau idéal pour ceux qui aiment ‘prendre le temps du regard’, une invitation à la contemplation pure, à savourer au chaud alors que l’hiver s’installe dehors.

La Peinture nordique
Editions Citadelles & Mazenod
28 × 34 cm relié, sous jaquette illustrée
304 pages, env. 250 ill. couleur
Prix : 89 €
ISBN : 978 2 38611 062 7
lumières froides, les intérieurs silencieux, les paysages sublimes et cette mélancholie toute nordique

 

La Gare d’Orsay et ses Métamorphoses, Éditions Hazan

Une silhouette de fer et de verre qui semble flotter sur la Seine, comme un navire de lumière amarré au quai, défiant le temps et l’oubli. Bien avant d’être le sanctuaire où l’on murmure face aux chefs-d’œuvre impressionnistes, la gare d’Orsay fut un palais de vapeur audacieux, né du génie de Victor Laloux pour l’Exposition universelle de 1900. Sous la direction de Clémence Raynaud, cet ouvrage nous invite à remonter le fil d’une épopée monumentale : on y croise l’agitation des voyageurs d’autrefois, les décors de théâtre de Jean-Louis Barrault et les ombres cinématographiques d’Orson Welles, avant que ce vaisseau de pierre ne s’offre une seconde vie éternelle.

L’ouvrage dépasse le simple récit historique pour sonder l’âme d’un bâtiment ‘total’ et résilient. En s’appuyant sur des recherches inédites portées par des voix prestigieuses comme celle d‘Henri Loyrette, il décortique les mues successives du lieu — de la modernité brute des rails aux audaces scénographiques de Gae Aulenti. On y comprend, au fil des pages, comment l’architecture d’Orsay, avec ses voûtes vertigineuses et ses jeux de lumière, n’est pas qu’un simple écrin, mais un acteur silencieux qui conditionne notre rencontre charnelle avec les toiles de Monet ou de Courbet.

Les Editions HAZAN livrent ici un véritable travail d’archéologie visuelle à la beauté saisissante. L’iconographie est un voyage en soi : plans originaux, photographies de chantier à la patine ancienne et clichés contemporains d’une clarté absolue dialoguent pour offrir une immersion totale. C’est le livre idéal pour prolonger l’émotion d’une visite, un objet d’art que l’on parcourt avec la curiosité d’un flâneur urbain. Posséder ce volume, c’est garder chez soi un morceau de ce Paris grandiose, à feuilleter doucement quand le soir tombe, pour se souvenir que les lieux de passage peuvent devenir des lieux d’éternité.

La Gare d’Orsay et ses Métamorphoses
Editions Hazan
192 pages
187 x 257 mm
35 €
EAN 9782754117104
de la gare ferroviaire triomphale de la Belle Époque au temple mondial de l’Impressionnisme

 

 

Odette Pauvert, la Peinture pour Ambition au Temps de l’Art Déco, Éditions Norma

Le silence d’un atelier parisien, le sillage d’une femme qui brise les plafonds de verre avec la grâce d’un pinceau. En 1925, à seulement 22 ans, Odette Pauvert devient la première femme à décrocher le prestigieux Grand Prix de Rome en peinture. Ce livre, publié par les Éditions Norma, est bien plus qu’une monographie : c’est la redécouverte d’une figure oubliée du XXe siècle qui a su marier l’audace de l’Art déco à la noblesse des maîtres du Quattrocento. On y suit l’ascension d’une artiste qui, de la Villa Médicis à la Casa de Velázquez, n’a jamais dévié de son ambition monumentale, affirmant son style à contre-courant des modes passagères.

Sous la direction d‘Adèle Taillefait, conservatrice à La Piscine de Roubaix, l’ouvrage explore la dualité fascinante de cette œuvre, oscillant entre la délicatesse de la miniature et la puissance des grandes fresques murales. Les contributions de spécialistes, dont Alice Thomine-Berrada et Henri Loyrette, analysent comment Odette Pauvert a réinventé le portrait équestre et l’autoportrait, s’imposant dans un milieu alors strictement masculin. On y découvre son inspiration puisée chez Piero della Francesca ou Pisanello, mise au service d’une modernité classique et décorative qui illumina notamment l’église du Saint-Esprit à Paris.

Les Editions Norma nous offrent ici un objet éditorial d’une élégance rare, fidèle à l’esthétique Art déco qu’il célèbre. Avec ses 250 illustrations, le livre rend justice à la richesse chromatique et à la précision du trait de Pauvert. C’est la lecture parfaite pour une fin d’après-midi d’hiver, un voyage dans le temps qui réhabilite une femme d’exception dont le regard nous défie encore à travers ses toiles. Un ouvrage indispensable pour les passionnés qui aiment exhumer les trésors cachés de l’histoire de l’art et s’immerger dans la beauté d’un destin singulier.

Odette Pauvert
Catalogue de l’exposition ‘Odette Pauvert, la Peinture pour Ambition au Temps de l’Art Déco’, Musée de La Piscine, Roubaix
Editions Norma
Direction de l’ouvrage : Adèle Taillefait
français, anglais
240 pages, 250 illustrations environ
230 x 305 mm, reliure cartonnée
39 € 
Redécouvrir le destin d’une pionnière : l’élégance Art Déco par la première femme Prix de Rome

 

 

Noir c’est Noir, les Corbeaux dans l’Art et le Folklore, Éditions Pyramyd

Un battement d’ailes sombre qui déchire la brume, un cri rauque qui résonne comme un oracle à travers les siècles. Messager des dieux pour les Vikings ou présage funeste dans l’Europe médiévale, le corbeau occupe une place à part dans notre inconscient collectif. Ce bel ouvrage, publié chez Pyramyd, nous plonge dans l’obscurité magnétique de cet oiseau de jais, explorant la dualité d’une créature à la fois crainte et admirée. C’est une immersion totale dans un univers où le noir n’est pas une absence de couleur, mais une profondeur infinie capable de porter tous les symboles de la mythologie, de la littérature et de l’art.

Loin des clichés, l’ouvrage de Balthazar Requin et Catherine Lemire (illustré par le trait incisif de Cécile Gambini) nous révèle un corvidé à l’intelligence prodigieuse, capable de résoudre des énigmes et d’utiliser des outils. À travers sept chapitres thématiques, le livre décortique l’évolution de cette figure ailée : des légendes d’Odin aux visions d’Edgar Allan Poe, jusqu’à son statut d’icône punk contemporaine. On y découvre comment son noir brillant a inspiré les plus grands maîtres, de Brueghel à Van Gogh, faisant du corbeau un pont fascinant entre la nature sauvage et la sophistication artistique.

Pyramyd livre ici un objet graphique d’une puissance visuelle rare, où l’élégance de la mise en page souligne la beauté mystérieuse du sujet. C’est le livre que l’on sort un soir d’orage, pour se laisser envoûter par des récits et des illustrations qui semblent s’animer sous l’œil du lecteur. Entre l’esprit d’un cabinet de curiosités et celui d’un traité d’ornithologie poétique, ce volume est une pépite pour ceux qui cultivent un goût pour le symbolisme et le mystère. Un voyage au bout de la nuit, à savourer bien à l’abri, loin des corvidés qui veillent au dehors.

Noir c’est Noir, les Corbeaux dans l’Art et le Folklore
Editions Pyramyd
Auteurs : Angus Hyland et Caroline Roberts
160 pages
16 x 20,5 cm
Couverture souple, avec jaquette
978-2-35017-624-6
16,90 €
Maître ébène de tant de récits, l’ombre du corbeau déploie ses ailes entre art et folklore

 

 

 

Bruxelles moderniste, Éditions Racine

Une ligne pure qui fend le ciel gris, le béton qui se fait poésie, et soudain, Bruxelles change de visage. Bien loin des volutes de l’Art nouveau, cet ouvrage nous invite à une véritable expédition sensorielle dans la capitale de l’entre-deux-guerres, là où le modernisme a jeté les bases d’une nouvelle façon d’habiter. Jacinthe Gigou, historienne de l’art et fondatrice de l’asbl Modernista, nous guide à travers les rues bruxelloises pour redécouvrir ces paquebots de briques et ces façades géométriques qui, de l’avenue Franklin Roosevelt aux cités-jardins, racontent une ville résolument tournée vers le futur et la lumière.

L’ouvrage dépasse le simple catalogue pour devenir un compagnon de route : structuré en neuf promenades dans des quartiers bruxellois, il répertorie 100 édifices emblématiques ou confidentiels à explorer à pied ou à vélo grâce à des parcours enrichis par QR codes. L’autrice décrypte avec finesse l’équilibre entre le luxe des hôtels particuliers et l’ambition sociale des logements collectifs, révélant des pépites souvent méconnues. On y comprend comment le modernisme belge a su marier la rigueur du Bauhaus à une douceur de vivre locale, à travers des notices d’experts qui couvrent cinquante ans d’histoire architecturale, des premières utopies jusqu’aux années 70.

Les Éditions Racine signent ici un livre-objet qui est une véritable déclaration d’amour à Bruxelles, magnifiée par les photographies contemporaines de Nicolas Schimp. C’est le cadeau idéal pour le flâneur moderne : un ouvrage que l’on feuillette au chaud pour s’inspirer avant de partir, guide en main, à la chasse aux façades ‘paquebot’ et aux cages d’escalier vertigineuses. Ce livre-guide transforme notre regard sur le quotidien urbain et nous rappelle que la beauté se cache souvent dans la pureté d’un angle droit. Un indispensable pour voir sa ville sous un jour nouveau, graphique et résolument intemporel.

Bruxelles Moderniste, promenade autour de 100 édifices remarquables
Editions Racine
Autrice : Jacinthe Gigou
192 pages
235 x 165 mm, couverture souple
EAN: 9782390253266
25 €
Héritage en 100 édifices, l’âme moderniste bruxelloise se décline entre béton et lumière

 

 

L’Art Déco à Bruxelles, Demeures intemporelles, Éditions Racine

Pousser une porte dérobée, laisser ses doigts courir sur le fer forgé d’une rampe et sentir soudain l’élégance des années 20 vous envelopper. Si le modernisme est une ligne droite vers le futur, l’Art Déco bruxellois est une fête pour les sens, un mariage sublime entre la géométrie et l’ornement. Dans cet ouvrage magistral, Cécile Dubois et Sophie Voituron nous ouvrent les portes de demeures souvent secrètes, où le temps semble s’être arrêté. Des somptueux salons du Palais des Beaux-Arts aux villas privées les plus exclusives, le livre nous invite à une immersion dans un Bruxelles où chaque détail — vitrail, marbre ou boiserie — raconte l’histoire d’un art de vivre total et raffiné.

L’ouvrage se distingue par sa capacité à pénétrer l’âme des lieux : il ne se contente pas d’analyser les façades, il explore les intérieurs, publics ou privés, qui ont été préservés avec passion. Grâce à une mise en parallèle fascinante de photos d’archives et de clichés contemporains, les autrices retracent l’œuvre d’architectes visionnaires comme Henry Lacoste ou Léon Sneyers. On y découvre l’évolution du style, depuis la veine décorative héritée de l’Art nouveau jusqu’à la sobriété stylisée des années 30. Chaque chapitre est une rencontre avec l’histoire, celle des bâtiments mais aussi celle de leurs habitants, faisant revivre l’effervescence d’une époque qui a transformé la capitale belge en un laboratoire de beauté intemporelle.

Les Éditions Racine nous offrent ici un ‘beau livre’ au sens le plus noble du terme : un volume de près de 300 pages à la très haute qualité iconographique. C’est l’ouvrage que l’on parcourt pour s’évader dans un luxe discret et chaleureux, parfait pour les longues soirées d’hiver où l’on rêve de flâneries architecturales. Posséder ce livre, c’est s’offrir un passe-partout pour les plus beaux intérieurs de Bruxelles, un hommage vibrant à la sauvegarde d’un patrimoine qui continue de nous éblouir par sa modernité et son élégance.

L’Art Déco à Bruxelles, Demeures intemporelles
Editions Racine
Autrice : Cécile Dubois / Photographe : Sophie Voituron
296 pages
289 x 229, couverture cartonnée
EAN: 9782390253273
45 €
Évocations de tant de raffinements, l’esthétique Art Déco s’ouvre sur l’intimité de lieux d’exception

 

Neuhaus, Inventeur de la Praline belge, Éditions Racine

Ce septième ouvrage apporte une note gourmande et historique à notre sélection Un parfum de chocolat chaud qui s’échappe des Galeries Royales Saint-Hubert, le craquement d’une coque de cacao sous la dent… Bienvenue dans l’antre de la maison Neuhaus, là où la gourmandise est devenue un art de vivre bruxellois. Cet ouvrage nous plonge dans les coulisses d’une saga familiale qui a débuté dans une officine pharmaceutique pour aboutir à l’invention de la praline en 1912. Charlotte Huens et Pacôme Nasier nous racontent comment Jean Neuhaus a transformé le chocolat en un bijou de confiserie, faisant de la Galerie de la Reine le centre de gravité d’un rayonnement mondial qui dure depuis plus d’un siècle.

Le livre dévoile les secrets d’une excellence perpétuée par des artisans et des maîtres chocolatiers passionnés. On y découvre l’histoire fascinante derrière chaque innovation, comme la création du célèbre ballotin en 1915 par Louise Agostini, l’épouse de Jean Neuhaus, imaginé pour protéger ces précieuses bouchées de l’écrasement. À travers des textes riches en anecdotes et les photographies magnétiques d’Antoine Mélis, l’ouvrage magnifie cette matière sensuelle qu’est le chocolat. C’est une immersion dans le patrimoine commercial de Bruxelles, où la tradition des Fournisseurs de la Cour dialogue avec une créativité sans cesse renouvelée.

Cadeau de fin d’année par excellence, un livre qui se déguste autant qu’il se lit. L’esthétique soignée de l’ouvrage rend hommage à l’élégance des vitrines Neuhaus, capturant l’éclat des ganaches et la poésie des gestes ancestraux. C’est le livre idéal à feuilleter au coin du feu, peut-être avec un assortiment chocolaté à portée de main, pour se souvenir que derrière chaque praline se cache un morceau d’histoire belge et une quête obstinée d’excellence.

Neuhaus, inventeur de la praline belge
Editions Racine
Auteurs : Charlotte Huens et Pacôme Nasier
Langues : français, néerlandais, anglais
176 pages
280 x 214, couverture cartonnée
EAN: 9782390253297
34,95 €
De l’officine des Galeries Royales au premier ballotin, l’épopée d’une dynastie qui a transformé le chocolat en légende

 

Les Contemplations de Victor Hugo – illustrées par les débuts de la photographie (1826-1910), Éditions Diane de Selliers

Le souffle des vers qui s’élève face à l’immensité de l’océan, le grain d’une image ancienne qui capture l’invisible. En 2025, à l’aube du bicentenaire de la photographie, les Éditions Diane de Selliers accomplissent un rêve que Victor Hugo lui-même avait caressé : illustrer son chef-d’œuvre, Les Contemplations, par ce miroir de la nature alors naissant, la photographie. Cet ouvrage exceptionnel est une rencontre au sommet entre la puissance lyrique du poète de l’exil et les pionniers de l’image. On y déambule entre ombre et lumière, là où le verbe hugolien trouve un écho saisissant dans les premières fixations du réel, transformant chaque page en une méditation métaphysique sur le temps et la beauté.

Fruit de trois années de recherches passionnées, ce volume rassemble 136 photographies, dont certaines inédites, signées par 85 maîtres du XIXe siècle tels que Gustave Le Gray, Nadar ou Julia Margaret Cameron. Sous la direction de Florence Naugrette et Hélène Orain Pascali, le livre dialogue entre 90 poèmes choisis et des épreuves d’époque — daguerréotypes, calotypes ou tirages pictorialistes. On y découvre comment l’œil des photographes, des forêts de Fontainebleau aux rivages de Jersey, a su capturer cette nature-spectacle si chère à Hugo. Plus qu’une illustration, c’est une fresque magistrale qui retrace l’invention d’un nouveau regard, où la science et la poésie ne font plus qu’un.

Diane de Selliers nous propose ce coffret d’une élégance absolue ; un trésor pour bibliophiles où chaque détail de fabrication rend hommage à la noblesse des matériaux. C’est le livre que l’on ouvre avec respect pour s’y perdre durant des heures, laissant la mélancolie des ciels de Le Gray se mêler à la musique des mots. Une pièce de collection indispensable qui nous rappelle que, bien avant le numérique, la photographie était déjà cette écriture de lumière capable d’atteindre l’âme.

Victor Hugo, les Contemplations illustrées par les débuts de la photographie (1826-1910)
Editions Diane de Selliers
Introductions de Florence Naugrette et de Hélène Orain Pascali
92 poèmes choisis des Contemplations de Victor Hugo, 120 photographies réalisées entre 1826 et 1910
Notices des poèmes et notices biographiques des 85 photographes
Glossaire des techniques photographiques
1 volume relié sous coffret
400 pages
24,5 × 33 cm
230  €
Tirage de tête
1 volume relié sous coffret et 1 photographie
450  €
Capturer l’éternité poétique. Quand le verbe de Hugo rencontre l’œil des pionniers de l’émotion photographique

Zao Wou-Ki, catalogue raisonné – coffret intégral, Éditions Flammarion

Un souffle qui unit l’Orient et l’Occident, une explosion de couleurs qui naît du silence pour devenir une symphonie visuelle. S’immerger dans l’œuvre de Zao Wou-Ki, c’est accepter de perdre pied pour mieux se retrouver dans l’infini. Ce coffret intégral, publié par Flammarion, est l’aboutissement d’un travail titanesque : la réunion de tout l’œuvre peint de l’artiste, de ses premiers pas en Chine en 1935 jusqu’à ses dernières fulgurances en 2008. On y suit la trajectoire d’un homme qui, aux côtés de Giacometti et Soulages, a réinventé l’abstraction en mariant la liberté plastique occidentale à la profondeur millénaire de la tradition chinoise.

Ce coffret de trois volumes (dont le dernier tome inédit couvre la période 1975-2008) constitue une somme sans précédent avec plus de 1 800 reproductions. Sous la direction de Françoise Marquet-Zao et Yann Hendgen, l’ouvrage explore chaque métamorphose : les paysages intérieurs, la redécouverte de l’encre de Chine et cette lumière souveraine qui irradie ses toiles de maturité. Le coffret est enrichi d’un volume séparé signé par Dominique de Villepin, qui dresse un portrait intime de l’homme derrière le peintre, révélant la quête de liberté absolue qui a guidé chaque coup de pinceau.

Objet de désir ultime pour tout collectionneur et amoureux d’art, ce coffret de luxe est bien plus qu’une référence scientifique ; c’est une porte ouverte sur un univers cosmique. Feuilleter ces 1 200 pages, c’est vivre une expérience contemplative rare, où le regard se perd dans des vibrations chromatiques d’une puissance émotionnelle brute. C’est le cadeau d’une vie, une bibliothèque à lui seul, qui rend justice au génie d’un artiste ayant réussi l’impossible : peindre l’invisible et donner une forme à l’air et au vent.

Zao Wou-Ki, catalogue raisonné des peintures
Coffret complet – 3 volumes
Editions Flammarion
Collection Beaux Lives d’Art
Editrice : Mélanie Puchaul
1264 pages
240 x 310
Façonnage : relié en coffret
EAN : 9782080265272
450 €
Un trésor pour collectionneur, un voyage dans l’abstraction chinoise

 

Etretat, par-delà les Falaises, Éditions Fonds Mercator / Hirmer

La porte d’Aval qui s’élance dans l’écume, l’aiguille de silex défiant l’horizon et cette lumière changeante qui a rendu fous les peintres. Bien plus qu’un simple catalogue d’exposition, cet ouvrage co-édité par le Fonds Mercator et Hirmer pour le Musée des Beaux-Arts de Lyon est une ode à l’un des paysages les plus iconiques du monde. De Courbet à Matisse, en passant par l’incontournable Monet, le livre explore comment cette petite portion de côte normande est devenue le laboratoire de la modernité picturale, un lieu où la roche et l’eau se sont transmutées en pur exercice de style.

Le volume décortique la fascination exercée par Étretat sur les artistes du XIXe et du XXe siècle. On y redécouvre les vagues monumentales et sombres de Gustave Courbet, qui y voyait une force brute et tellurique, face aux séries vibrantes de Claude Monet, capturant l’instant éphémère et la dissolution des formes dans l’air marin. L’ouvrage ne s’arrête pas là : il nous guide jusqu’aux visions plus épurées de Matisse ou de Vallotton, prouvant que par-delà les falaises de craie, c’est toute l’histoire du regard moderne qui s’est écrite ici. Les contributions scientifiques de haut vol apportent un éclairage nouveau sur la dimension géologique, littéraire et touristique de ce site classé.

Le Fonds Mercator signe ici un ouvrage d’une qualité d’impression remarquable, où chaque reproduction semble restituer l’air iodé et le fracas de la Manche. C’est le livre que l’on feuillette pour s’évader dans un paysage signature, entre le bleu profond des toiles et le blanc éclatant des falaises. Une invitation à la contemplation pure, à conserver précieusement dans sa bibliothèque comme une fenêtre ouverte sur le large.

Etretat par-delà les Falaises
Catalogue de l’exposition ‘ Etretat, par-delà les falaises. Courbet, Monet, Matisse, au Musée des Beaux-Arts, Lyon
Fonds Mercator  – co-édité avec Hirmer
Auteurs : Sylvie Aubenas, Alexander Eiling, Stéphane Paccoud, Isolde Pludermacher
282 pages
23 x 28 cm
EAN : 9789462304017
48 €
Prendre le large et s’offrir un souffle d’Impressionnisme

 

L’Atelier de la Grâce, Éditions Le Passage

Il est des lieux où le silence n’est pas une absence, mais une plénitude. Pousser la porte de l’atelier, c’est entrer dans un espace de métamorphose où la matière brute — le bois, la pierre, la toile — attend de devenir souffle. Publié aux Éditions Le Passage, L’Atelier de la Grâce est une méditation visuelle et textuelle sur ce moment mystérieux où la main de l’artiste rencontre l’invisible. Cet ouvrage nous invite à explorer la création non pas comme une simple technique, mais comme une quête spirituelle, une quête de cette grâce qui transforme un objet en œuvre d’art capable de toucher l’âme.

À travers une série de rencontres et de portraits, le livre lève le voile sur le quotidien de créateurs pour qui l’art est une forme de prière ou de discipline intérieure. On y découvre des ateliers baignés d’une lumière particulière, des outils patinés par le temps et des œuvres en devenir qui témoignent d’une patience infinie. L’ouvrage explore cette tension fertile entre l’effort physique du travail et l’abandon nécessaire à l’inspiration. C’est un hommage au geste juste, à la précision de l’artisan et à la vision de l’artiste qui, ensemble, tentent de capturer un fragment d’éternité dans le creux de leurs mains.

Le Passage a conçu un livre qui lie grande sobriété et élégance et qui respecte la pudeur de son sujet. C’est le livre que l’on ouvre pour retrouver le calme, pour se reconnecter à l’essentiel et à la beauté du faire. Pour nous, c’est une pépite car elle nous rappelle que l’art n’est pas seulement une marchandise ou une image sur un écran, mais un acte de foi envers la beauté. Un ouvrage nécessaire, presque thérapeutique, qui fait du bien à l’esprit autant qu’aux yeux.

L’Atelier de la Grâce
Les Editions Le Passage
Auteurs : Anne-Marie Lecoq et Alain Mérot
504 pages, 320 illustrations
19,7 x 25 cm
ISBN 978-2-84742-521-5
45 €
Offrir un cadeau tout en délicatesse, un voyage vers l’idéal esthétique

L’Empire du Sommeil, In Fine Éditions

Fermer les yeux, s’abandonner au silence et basculer dans l’inconnu. Que se passe-t-il lorsque le corps s’assoupit et que l’esprit s’évade ? Publié à l’occasion de l’exposition au Musée Marmottan Monet, ce catalogue magistral explore la représentation du sommeil dans l’art, de l’Antiquité à nos jours. Sous la direction d’Erik Desmazières, l’ouvrage nous entraîne dans une traversée thématique où le sommeil se fait tour à tour refuge, abandon amoureux, territoire de rêves ou miroir de la mort. C’est une plongée au cœur de cet empire mystérieux qui occupe un tiers de notre vie, mais dont les images ne cessent de nous hanter.

Le livre déploie une iconographie riche et éclectique, faisant dialoguer les siècles avec une fluidité saisissante. Des figures mythologiques d’Endymion aux dormeurs mélancoliques du XIXe siècle, jusqu’aux visions contemporaines plus inquiètes, l’ouvrage décrypte comment les artistes ont tenté de saisir l’insaisissable : le visage de celui qui n’est plus tout à fait là. On y croise les chefs-d’œuvre de Courbet, Renoir, Picasso ou encore Dalí, analysés à travers des textes qui mêlent histoire de l’art, philosophie et psychanalyse. C’est une étude sensible sur la vulnérabilité et la beauté de l’être au repos.

Les Éditions In Fine signent un ouvrage d’une grande finesse intellectuelle et esthétique, qui traite un sujet universel avec une originalité rare. C’est le livre idéal à garder sur sa table de chevet, une invitation à la rêverie avant de rejoindre soi-même cet empire. Pour nous, c’est une pépite car elle explore la part d’ombre et de magie qui réside en chacun de nous, nous rappelant que l’art, tout comme le sommeil, est une porte ouverte sur des mondes invisibles.

L’Empire du Sommeil
Catalogue de l’exposition ‘L’Empire du Sommeil’, Musée Marmottan Monet, Paris
In Fine Editions
248 Pages, 202 illustrations
22 x 28,5 cm
Reliure : brochée avec rabats
Langue : français
EAN/ISBN : 9782382032374
35 €
S’offrir un aller simple pour le rêve, le plus beau des voyages immobiles 

Henri martin, Henri Le Sidaner, deux Talents fraternels, Éditions Monelle Hayot

Le frémissement de la lumière sur une nappe blanche, le silence d’un jardin suspendu, et cette poésie de l’instant qui semble ne jamais vouloir finir. Cet ouvrage publié aux Éditions Monelle Hayot explore l’une des amitiés les plus fécondes de l’histoire de l’art : celle qui unit Henri Martin et Henri Le Sidaner. Bien plus qu’une simple monographie croisée, ce livre est une immersion dans l’univers de deux maîtres qui, loin des fracas des avant-gardes, ont su réinventer le paysage et l’intimité à travers un pointillisme sentimental et une lumière vibrante.

L’ouvrage, richement documenté par des spécialistes de renom, retrace les carrières parallèles de ces deux talents fraternels. De la lumière crue et généreuse du Lot chère à Henri Martin aux brumes mystérieuses et aux tables désertes de Gerberoy peintes par Le Sidaner, le livre souligne les points de convergence et les singularités de chacun. On y découvre comment, par-delà leurs techniques respectives, ils partageaient une même quête de sérénité et une volonté de magnifier le quotidien. Les reproductions, à la chromatique fidèle, restituent toute la vibration de leurs touches.

Cet ouvrage édité chez Monelle Hayot se parcourt pour se draper de beauté et de calme. Un hommage à une peinture qui ne cherche pas à provoquer, mais à émouvoir. En mettant en lumière cette fraternité artistique, il nous rappelle que l’art est aussi une affaire de cœur et de partage. Un indispensable pour les amoureux de la lumière et de ces parenthèses enchantées où le temps suspend son vol.

Henri Martin – Henri Le Sidaner, deux Talents fraternels
Editions Monelle Hayot
Auteur : Marie-Anne Destrebecq et Yann Farinaux – Le Sidaner
300 pages
30 x 24,50 cm
EAN : 9791096561247
45 €
Faire entrer le soleil chez soi, célébrer l’amitié entre deux maîtres du post-impressionnisme

 

Georges de La Tour, entre Ombre et Lumière, Éditions Hazan

Une bougie vacillante, une main qui protège la flamme et ce silence profond, presque palpable, qui habite chaque toile. Georges de La Tour est le peintre du secret et de l’intériorité. Publié à l’occasion de l’exposition prestigieuse au Musée Jacquemart-André, ce catalogue aux Éditions Hazan rend hommage au génie du peintre des nuits. À travers ses compositions épurées et sa maîtrise absolue de la lumière, l’artiste lorrain transforme le quotidien en une scène sacrée, nous invitant à une méditation sur la fragilité humaine et la puissance de la clarté au cœur des ténèbres.

L’ouvrage retrace le parcours singulier de ce peintre longtemps oublié avant d’être redécouvert comme l’un des plus grands maîtres du XVIIe siècle. Le livre explore les deux facettes de son œuvre : ses scènes de jour, aux détails d’un naturalisme saisissant, et ses célèbres scènes de nuit, où la lumière d’une chandelle sculpte les visages et les formes avec une géométrie presque moderne. Grâce à des analyses d’experts et des détails agrandis, le catalogue révèle la virtuosité de sa touche et la profondeur spirituelle de ses sujets, qu’il s’agisse de saints en prière ou de joueurs de cartes saisis dans l’instant.

Respectant la qualité des noirs et le rendu des lumières chers La Tour, c’est le livre que l’on contemple dans le calme, laissant la magie du clair-obscur opérer. Un opus qui célèbre un art de la retenue et de l’essentiel, une leçon de peinture qui traverse les siècles, sans âge.

Georges de La Tour, entre Ombre et Lumière
Catalogue de l’exposition éponyme, Musée Jacquemart-André, Paris
Editions Hazan
208 pages
23,7 x 29,2 cm
EAN : 9782754117234
39 €
S’offrir un éclat dans la nuit, succomber au clair-obscur

 

Sargent, le beau Monde et son Revers, Éditions Cohen&Cohen

Le froufrou d’une robe de soie, l’éclat d’un regard assuré et cette touche de pinceau d’une liberté folle qui semble capturer l’âme autant que l’étoffe. John Singer Sargent est bien plus que le peintre attitré de la haute société internationale du XIXe siècle. Dans cette première monographie d’envergure en français, les Éditions Cohen&Cohen lèvent le voile sur la complexité d’un artiste cosmopolite, tiraillé entre le faste des salons et une soif d’expérimentation bien plus secrète. On y découvre l’homme qui, après avoir scandalisé Paris avec son portrait de Madame X, a su réinventer l’art du portrait pour en faire un miroir de la modernité.

L’ouvrage, porté par les plumes expertes d’Emily Eells, Isabelle Gadoin et Charlotte Ribeyrol, explore le double regard de Sargent. D’un côté, le beau monde : ces portraits d’apparat, vibrants et majestueux, qui ont immortalisé l’élite de Londres, Paris et New York. De l’autre, l’envers du décor : ses toiles plus intimes, ses paysages solaires réalisés lors de ses voyages et ses aquarelles d’une modernité stupéfiante. Riche de plus de 350 reproductions et détails, ce livre de 480 pages décrypte le goût de Sargent pour les arts, la mode et la musique, tout en révélant ses audaces chromatiques et techniques qui préfiguraient les révolutions visuelles à venir.

Cohen&Cohen signe un livre d’une somptuosité absolue, un ouvrage qui se déguste comme un grand cru, où chaque page révèle la dextérité incroyable d’un peintre capable de rendre la transparence d’un verre ou le poids d’un velours en quelques coups de brosse. Pour nous, c’est une pépite car elle réhabilite la profondeur d’un artiste trop souvent réduit à son succès mondain, nous invitant à voir, par-delà le luxe des modèles, la pureté d’un génie de la peinture. Une monographie magistrale sur le plus virtuose des portraitistes de la Belle Époque.

 

Sargent, le beau Monde et son Revers
Cohen&Cohen
Autrices : Emily Eells, Isabelle Gadoin, Charlotte Ribeyrol
480 pages, plus de 350 illustrations et détails
27 x 31 cm
ISBN 978-2-36749-129-5
135.00 €
Passer derrière le miroir, déshabiller le prestige

 

 

Michelangelo and Men, Hannibal Books

Voici la proposition pour le seizième et dernier ouvrage, une conclusion magistrale qui explore l’un des piliers de l’histoire de l’art sous un angle inédit et intime. Le corps comme architecture, le muscle comme poésie, et le dessin comme une quête éperdue de perfection. Pour clore notre sélection en apothéose, nous nous tournons vers le titan de la Renaissance : Michel-Ange. Publié par Hannibal Books à l’occasion d’une exposition exceptionnelle au Teylers Museum de Haarlem, Michelangelo and Men pose un regard neuf et audacieux sur l’élément central de son œuvre : le corps masculin. Des puissantes nues de la Chapelle Sixtine aux courbes épurées de son David, l’ouvrage explore comment l’anatomie, sous le burin ou le fusain de l’artiste, devient le réceptacle de toutes les émotions humaines, de la dévotion sacrée au désir le plus profond.

Ce catalogue richement documenté réunit les plus grands historiens de l’art (Martin Gayford, Paul Joannides, Jennifer Sliwka…) pour analyser le rapport de Michel-Ange à la masculinité. À travers ses dessins anatomiques d’une précision chirurgicale, ses études de modèles et sa correspondance intime, le livre lève le voile sur la psyché d’un génie tourmenté. Il décrypte l’influence de la sculpture antique, l’idéal néoplatonicien de beauté et la manière dont ses amitiés masculines ont nourri son art. Chaque détail reproduit avec clarté permet d’apprécier la force brute et la grâce androgyne qui ont laissé une empreinte indélébile sur l’histoire du regard.

Hannibal Books nous offre ici un retour aux sources de la beauté et de la forme, un livre qui ose placer l’humain et l’intime au centre de l’analyse académique, nous rappelant que derrière chaque chef-d’œuvre universel bat le cœur d’un homme en quête d’absolu. Un must-have pour tout amoureux de la Renaissance, à la fois charnel et spirituel, qui vient clore magnifiquement notre panorama de 16 trésors éditoriaux.

Michelangelo and Men
Catalogue de l’exposition ‘Michelangelo and Men, the Male Body in the Life and Work of Michelangelo’,
Teylers Museum, Haarlem, Pays-Bas
Hannibal Books
Langues : anglais, néerlandais
288 pages quadrichromie
29 x 24,5 cm
ISBN 978 94 6494 197 5
49,95 €
L’idéal masculin en cadeau, le génie mis à nu