Published 24 juillet 2025 Commentaires 0 Commentaire Par Eric Mabille Tags Auguste RodinCalaisLes Bourgeois de CalaisMusée des Beaux-Artssculpture moderne Au cœur de Calais : une galerie Auguste Rodin renaissante au Musée des Beaux-Arts Depuis le 17 mai 2025, le Musée des Beaux-Arts de Calais dévoile sa Galerie Auguste Rodin entièrement réaménagée, offrant une immersion nouvelle dans l’œuvre du sculpteur et son lien indéfectible avec la ville. Et si l’art majeur se cachait parfois là où on l’attend le moins, à une portée insoupçonnée des frontières belges ? Calais, loin d’être une simple escale, se révèle être une escale incontournable pour les âmes curieuses. Cette ville portuaire, au caractère affirmé, vibre au rythme d’une histoire médiévale épique, immortalisée par l’un des plus grands génies de la sculpture : Auguste Rodin et ses célèbres Bourgeois de Calais. L’invitation est lancée : plongez au cœur de son Musée des Beaux-Arts, un carrefour intime conjuguant histoire et modernité, dont les collections redéployées dans de nouvelles scénographies en soulignent tant la diversité que la richesse. Renouveau de la Galerie Rodin Le réaménagement de la Galerie Rodin, pierre angulaire de la transformation du parcours permanent du musée initiée en 2023, est une véritable déclaration artistique. L’ambition ? Dépasser la seule contemplation du Monument aux Bourgeois de Calais pour embrasser la trajectoire complète de Rodin, de ses prémices à son empreinte indélébile sur le XXe siècle. La scénographie, conçue pour être fluide, agréable et accessible à tous, est une ode à la lumière naturelle et aux lignes modernistes du bâtiment. Elle révèle avec une sensibilité nouvelle les œuvres de Rodin exposées, enrichies par un partenariat privilégié et décennal avec le Musée Rodin de Paris, qui a confié au musée de Calais le plus important dépôt de sculptures de l’artiste en France – pas moins de 21 pièces exceptionnelles. L’expérience de médiation est ici réinventée pour être immersive, sensorielle et participative. Les visiteurs ne sont plus de simples spectateurs : ils peuvent écouter des extraits de la correspondance entre Rodin et le maire de Calais, Omer Dewavrin, manipuler un planisphère interactif révélant la dissémination des monuments de Rodin à travers le monde, et explorer les textures et les matériaux qu’il affectionnait (terre cuite, bronze, plâtre…). Auguste Rodin, Voyage au Fil de l’Œuvre Le parcours de cette nouvelle Galerie Rodin est une odyssée chronologique et didactique, articulée autour de six sections thématiques, chacune un chapitre révélant une facette du génie rodinien. Rodin, artiste visionnaire Le parcours s’ouvre sur les débuts fulgurants de Rodin. Une fresque chronologique révèle ses premières passions, du dessin à ses formations initiales. C’est ici, avec L’Homme au nez cassé, que jaillissent déjà l’expressivité, le réalisme et la force du fragment, annonçant le génie à venir. Devenir sculpteur au 19e siècle Les coulisses de la carrière naissante de Rodin se révèlent ici. Le chemin de l’ouvrier statuaire, œuvrant aux décors haussmanniens et intérieurs bourgeois, mène à l’atelier foisonnant d’Albert-Ernest Carrier-Belleuse, dont l’effervescence créative est restituée par une ambiance sonore immersive. Un projecteur intense éclaire alors L’Âge d’Airain, l’œuvre controversée qui propulsa Rodin au-devant de la scène, signant un tournant décisif et marquant profondément sa carrière. La Porte de l’Enfer : matrice en fusion Commandée en 1880, La Porte de l’Enfer s’impose comme le cœur battant de l’univers de Rodin. Une reproduction monumentale, animée par un jeu de lumières, en révèle la richesse. Le visiteur plonge dans ce chantier sans fin, cette matrice bouillonnante où prennent forme Le Penseur, Le Baiser, ou encore Les Ombres. Rodin y puise sans cesse, réutilise, transforme — le Torse d’Adèle en témoigne avec force. Des dispositifs interactifs rendent sensible cette alchimie : le non-finito, hérité de Michel-Ange, invite ici à toucher l’inachevé, à sentir la sculpture encore en devenir. Les Bourgeois de Calais : anatomie d’un monument Dans cette section, le visiteur entre dans les coulisses d’un chef-d’œuvre. Commandée en 1884 par le maire Omer Dewavrin, Les Bourgeois de Calais révèle la force d’une proposition audacieuse : six figures héroïques, non pas glorifiées, mais humaines, vacillantes, chargées d’abnégation. On suit pas à pas la pensée de Rodin, ses esquisses, ses doutes, ses choix radicaux. Le monument grandeur nature se dévoile dans ses moindres détails — gestes, visages, étoffes lourdes de sens. Une mise en lumière des différents emplacements qu’il a occupés depuis 1895 rappelle combien cette œuvre a bousculé les codes du monument public. Un focus sur Pierre de Wissant soulève la question du multiple : ici, la sculpture s’affirme comme un art d’édition. Grâce à un dispositif interactif, le visiteur peut localiser les douze tirages répartis aux quatre coins du monde. Sculpter le paysage urbain au temps de Rodin À la fin du XIXe siècle, les villes se couvrent de monuments : une aubaine pour les sculpteurs, un terrain d’invention pour Rodin. Cette section met en lumière sa participation aux concours publics, ces appels d’offres devenus autant de laboratoires. Chaque projet est une tentative, une prise de risque, une tension entre l’audace de l’artiste et les attentes officielles. Rodin, souvent trop libre, trop visionnaire, heurte les sensibilités conservatrices. Le Monument à Balzac incarne cet affrontement. Sa silhouette massive, habitée, loin de l’idéalisation attendue, choque autant qu’elle fascine. Elle marque une rupture : celle où la sculpture cesse d’illustrer pour devenir vision. Héritage et postérité de l’œuvre de Rodin Cette dernière section célèbre la renommée internationale de Rodin à partir de 1900. Elle explore l’organisation de son atelier, ses nombreux praticiens (dont certains deviendront célèbres comme Antoine Bourdelle), et l’influence indéniable qu’il exerça sur la jeune génération de sculpteurs. Des dispositifs visuels interactifs mettent en évidence les concepts clés qui ont révolutionné l’art moderne et contemporain grâce à Rodin. En transformant le statut du sculpteur, de simple artisan à artiste à part entière, Rodin a laissé un héritage colossal, dont ‘Le Monument aux Bourgeois de Calais’ est un exemple incontournable. Rodin, sculpteur des Bourgeois de Calais Au cœur de cette narration, le groupe sculptural des Bourgeois de Calais s’impose comme un pivot incontournable. Commandée par la Ville de Calais en 1884, cette œuvre magistrale rend hommage au patriotisme et au sacrifice des habitants lors du siège de 1347, durant la Guerre de Cent Ans. Inspiré des chroniques de Jean Froissart, Rodin choisit de représenter six notables – Eustache de Saint-Pierre en tête – quittant la ville pieds nus, vêtus de leur simple chemise et la corde au cou, pour remettre les clefs au roi d’Angleterre, Édouard III. Malgré les vives réticences initiales du comité local face à une vision résolument moderne, Rodin imposa son esthétique audacieuse : six figures grandeur nature, profondément individualisées, dépourvues de piédestal classique, exprimant avec une puissance inouïe la douleur, le courage et la dignité. Fondue en bronze en 1889, l’œuvre fut inaugurée lors de festivités grandioses en juin 1895, et rayonne encore aujourd’hui sur la place de l’Hôtel de Ville de Calais, au pied de son majestueux beffroi. Par ses audaces formelles et thématiques, ‘Le Monument aux Bourgeois de Calais’ est devenu une œuvre majeure de l’histoire de la sculpture. Ses onze autres exemplaires en bronze, disséminés aux quatre coins du globe, attestent de son rayonnement universel. Rodin à Bruxelles : naissance d’un style, à l’ombre des atlantes Lorsque la guerre franco-prussienne éclate en 1870, elle ne fait pas que redistribuer les équilibres politiques du continent : elle dévie aussi le destin d’un sculpteur en devenir. Auguste Rodin, confronté à l’arrêt brutal des chantiers français, traverse la frontière pour rejoindre Bruxelles, où il séjournera entre 1871 et 1876. La capitale belge, alors en pleine mutation industrielle, s’étend et s’embellit à un rythme effréné. Sous l’impulsion du roi Léopold II et des grands travaux urbains, elle devient un vaste théâtre de pierre et de métal, un laboratoire où l’on célèbre la modernité par l’art et l’architecture. Pour Rodin, c’est un terreau fertile : un lieu de transition, mais surtout de révélation. D’abord assistant d’Albert-Ernest Carrier-Belleuse, son ancien maître, puis collaborateur du sculpteur belge Joseph Van Rasbourgh, Rodin prend part à plusieurs grands chantiers publics, parmi lesquels la Bourse de Bruxelles, le Conservatoire royal de musique ou encore le Palais des Académies. Mais c’est en marge de ces commandes officielles qu’il trouve une liberté nouvelle. Entre 1872 et 1874, il travaille pour la Compagnie anonyme des bronzes et reçoit, par l’intermédiaire de l’architecte Henri Rieck, une commande pour orner deux immeubles privés situés au croisement du boulevard Anspach et de la rue Grétry. Il y conçoit un ensemble sculpté — une cariatide et deux atlantes moulés en stuc — qui échappe aux pesanteurs institutionnelles. Ce matériau modeste, souple, lui offre une autonomie rare. Dans ces figures d’angle discrètes, Rodin explore déjà la tension expressive, la chair pétrifiée, les gestes contenus — tout ce qui fera bientôt la force de son style naissant. Les vestiges effacés du boulevard Anspach Les maisons ornées par Rodin sur le boulevard Anspach n’ont pas résisté aux métamorphoses de Bruxelles. Englouties par les grandes opérations d’urbanisme de la fin du XIXe siècle, elles ont disparu avec l’ambition modernisatrice de la ville. Mais avant leur effacement, deux figures – un atlante et une cariatide – furent sauvés, transférés à la commune de Saint-Gilles, puis échangées dans les années 1920 contre un moulage de L’Âge d’airain. Ironie du destin : cette œuvre majeure, qui allait faire scandale à Paris, avait justement vu le jour à Bruxelles, modelée d’après un soldat belge en 1875 et exposée pour la première fois dans la capitale, pour la première fois, sans titre, au Cercle artistique de Bruxelles en janvier 1877. Pour préserver la mémoire de ce décor disparu, des surmoulages furent réalisés. Grâce à eux, les formes du sculpteur ont franchi le temps et les frontières : on les retrouve aujourd’hui à Meudon, au Musée royal de Bruxelles, et jusqu’au Japon. Ces atlantes et cariatides, bien plus que de simples ornements de façade, portent en germe la tension expressive qui irrigue toute l’œuvre de Rodin. On y sent déjà l’éveil d’une forme neuve, à la fois libre et sculpturale, qui allait bientôt bouleverser la statuaire occidentale. Auguste Rodin et les XX Rodin rejoint également, en 1889, le groupe des XX, cercle d’avant garde fondé par Octave Maus. Bien qu’il ait quitté la Belgique avant cette date, il demeure en affinité avec les courants novateurs qui secouent l’académisme triomphant. À travers les expositions de ce groupe, il confronte son œuvre à un public plus réceptif aux audaces plastiques – et Bruxelles reste le lieu de ses premières présentations majeures. Aujourd’hui encore, les traces de son passage ponctuent la ville : un médaillon de Beethoven orne le Conservatoire ; une version monumentale du Penseur veille, solitaire, au cimetière de Laeken. Autant de balises dans le paysage bruxellois, mémoire vivante d’un moment décisif. Car c’est ici, dans les marges de l’histoire officielle, qu’Auguste Rodin s’est découvert. À l’abri des grandes commandes et dans les interstices d’une ville en mutation, il a trouvé le silence nécessaire pour laisser monter sa propre voix. Musée des Beaux-Arts de Calais Entre l’Hôtel de Ville et la mer, le Musée des Beaux-Arts de Calais s’élève comme une parenthèse de calme et de clarté. Conçu en 1966 par Paul Pamart dans une veine moderniste élégante, son architecture – labellisée Architecture Contemporaine Remarquable – offre un écrin sobre et lumineux aux œuvres qu’il abrite. Depuis 2023, le musée connaît une renaissance. Les nouvelles galeries Beaux-Arts, réaménagées au rez-de-chaussée, proposent un parcours à la fois chronologique et sensible, du XVIe siècle à aujourd’hui. Plus de 250 œuvres y déploient les grands récits de la peinture et de la sculpture, de l’intime au monumental. Le parcours s’ouvre sur la mémoire d’un musée disparu, jadis abrité dans l’ancien hôtel de ville, consumé par les flammes en mai 1940. Quelques œuvres sauvées du sinistre dialoguent avec les premières acquisitions du XIXe siècle : marines, paysages, portraits et aquarelles esquissent un monde révolu, empreint d’élégance aristocratique. Turner, Carpeaux et Rodin y esquissent une histoire sensible des sensibilités. Avec le XXe siècle, le récit s’élargit à l’audace. Les avant-gardes s’y illustrent par leurs ruptures plastiques, tandis que d’autres figures, à contre-courant, persistent dans un certain classicisme. Bourdelle, Pompon, Fautrier, Del Marle composent cette galerie de tensions créatrices. Parmi les figures phares, Jeanne Thil, native de Calais, rayonne. L’orientalisme chatoyant de sa palette, nourri de ses voyages en Méditerranée, se révèle dans un ensemble exceptionnel de plus de 170 œuvres léguées au musée Moment suspendu du parcours : l’évocation de l’atelier d’Henri Delcambre. Terre, plâtre, bronze – la matière devient langage, et l’atelier, entre les années 1940 et 1990, un espace d’exploration intime au cœur du Paris artistique. Enfin, l’art contemporain s’impose, inclassable et interrogatif. Dubuffet, Messager, Ben, parmi d’autres, bousculent les certitudes et nous confrontent à un monde à redéfinir. Le musée devient alors lieu de réflexion, miroir d’un temps toujours en mouvement. Des portraits aux paysages, de la figuration narrative au street art, la collection se montre éclectique, vibrante. À l’étage, les sculptures contemporaines de grand format dialoguent avec l’espace, prolongeant la réflexion sur l’art dans la cité – un écho direct à l’héritage de Rodin. En fin d’article, retrouvez le Bonus Boombartstic, l’impressionnante Cité de la Dentelle et de la Mode de Calais. Auguste Rodin, sculpteur des Bourgeois de Calais Réaménagement de la Galerie Rodin Musée des Beaux-Arts de Calais 25 rue Richelieu 62100 Calais à partir du 17 mai 2025 du 01/04 au 31/10 du mardi au dimanche, de 13h à 17h du 01/11 au 31/03, de 13h à 17h les mercredis, samedis et dimanches et du mardi au dimanche pendant les vacances scolaires. Fermé les jours fériés. L’entrée au musée est gratuite. https://mba.calais.fr/ Auguste Rodin, Les Bourgeois de Calais face à l’Hôtel de Ville, (c) photo courtesy Calais XXL – Office du Tourisme de la Ville de Calais, Boombartstic Art Magazine Auguste Rodin Torse d’Adèle, 1882, plâtre, dépôt du Musée Rodin, Paris, nouvel espace Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, 2025, (c) Musée Rodin, (c) photo Adam Rzepka, Boombartstic Art Magazine Auguste Rodin, Fugit Amor, avant 1887, plâtre, dépôt du Musée Rodin, Paris, 2019, nouveau parcours Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, 2025, (c) Musée Rodin, (c) photo Christian Baraja, Boombartstic Art Magazine Auguste Rodin, Chute d’un ange ou Les Illusions reçues par la terre, 1895, plâtre, dépôt du Musée Rodin, Paris, 2019, nouveau parcours Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, 2025, (c) Agence photographique du musée Rodin – Jérôme Manoukian, Boombartstic Art Magazine Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Les Titans, vers 1875-1878, mine de plomb, crayon, sanguine avec rehaut de craie blanche , Parcours Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, (c)Musée des Beaux-arts de Calais – F. Kleinefenn, Boombartstic Art Magazine Antoine Bourdelle, Bacchante, 1909, plâtre, nouvel espace Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, 2025, (c) Musée des Beaux-arts de Calais – F. Kleinefenn, Boombartstic Art magazine Auguste Rodin, Cariatides et Atlantes du Boulevard Anspach, Bruxelles, 1874, stuc, nouvel espace Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, 2025, (c) Musée Rodin, (c) photo Hervé Lewandowski, Boombartstic Art Magazine Auguste Rodin, Les Bourgeois de Calais, 1ère maquette, 1884, plâtre, 1978 pour ce moulage, nouveau parcours Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, 2025, (c) Musée des Beaux-arts de Calais – F. Kleinefenn, Boombartstic Art Magazine Auguste Rodin, Pierre de Wissant, étude, 1886, bronze, 1972 pour cette fonte, nouvel espace Auguste Rodin, Musée des Beaux-Arts, Calais, 2025, (c) Musée des Beaux-arts de Calais – F. Kleinefenn Nouvel espace Auguste Rodin, vue des salles, Musée des Beaux-Arts de Calais, 2025, (c) photo courtesy Calais XXL Office du Tourisme, Boombartstic Art Magazine Auguste Rodin, Programme d’inauguration du monument Les Bourgeois de Calais, 1895, (c) photo courtesy Calais XXL Office du Tourisme, Boombartstic Art Magazine Auguste Rodin, groupe statuaire Les Bourgeois de Calais, Ville de Calais, (c) photo Calais XXL Office du Tourisme, Boombartstic Art Magazine BONUS BOOMBARTSTIC Cité de la Dentelle et de la Mode, Calais, détail de la façade signée du bureau d’architectes Alain Moatti & Henri Rivière, 2009, (c) photo F. Collier, Boombartstic Art Magazine Un conseil bonus pour une immersion culturelle complète à Calais : ne manquez pas de découvrir la superbe Cité de la Dentelle et de la Mode de Calais ! Installé dans l’ancienne usine Boulart, une authentique manufacture de dentelle du XIXe siècle, ce musée unique est lui-même une œuvre d’art architecturale. Inaugurée en 2009, la Cité est le fruit d’une remarquable réhabilitation menée par le cabinet d’architectes Moatti Rivière. Le bâtiment est une fusion audacieuse entre l’héritage industriel du XIXe siècle et une extension résolument contemporaine en verre et en acier aux lignes futuristes. Sa façade de verre, délicatement sérigraphiée aux motifs des cartons Jacquard, confère au bâtiment une identité visuelle saisissante, à la fois hommage au passé et regard tourné vers l’avenir. À l’intérieur, le musée vous plonge au cœur de l’histoire fascinante de la dentelle mécanique, qui a fait la renommée de Calais à travers le monde. Vous pourrez y admirer de monumentales machines Leavers en fonctionnement, comprendre le processus complexe de fabrication de la dentelle, et explorer une collection éblouissante de textiles et de créations de mode, allant des corsets anciens aux chefs-d’œuvre de la haute couture contemporaine. C’est une véritable ode au savoir-faire et à l’ingéniosité humaine. Actuellement, la Cité de la Dentelle et de la Mode vous invite à une expérience onirique avec l’exposition temporaire Yiqing Yin : ‘D’air et de songes’, présentée du 14 juin 2025 au 4 janvier 2026. Cette exposition met en lumière le travail poétique de la créatrice Yiqing Yin, explorant l’art de la mode entre sculptures de tissu, images captivantes, textures sonores et sillages olfactifs, pour une immersion rare entre art contemporain et savoir-faire textile d’exception. Pour en savoir plus sur les collections permanentes et l’exposition en cours, visitez le site officiel de la Cité de la Dentelle et de la Mode de Calais. Cité de la Dentelle et de la Mode, Calais, exposition temporaire Yiqing Yin, D’Air et de Songes, 2025, (c) affiche courtesy Cité de la Dentelle et de la Mode, Boombartstic Art Magazine Auteur Eric Mabille "J’adore bouger et mon rapport à l’art est dans le mouvement, l’instinct et l’instant et ce depuis toujours. J'aime ce côté spontané, libéré de toute connaissance préalable, en vrai autodidacte. J’apprécie aussi pleinement le moment privilégié d’une preview presse, où seul dans une salle d’exposition, j’ai cette impression d’avoir toutes les œuvres pour moi. » Eric Mabille est diplômé en marketing, passionné de web, spécialisé en gestion de projets culturels et en marketing de destination et de niche. Il fréquente depuis plusieurs années l’atelier de dessin et les cours de chant lyrique à l’Académie de Saint-Gilles.